Lukas Cober est né en 1989 à Aix-la-Chapelle, ville frontière entre l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, où il a grandi. Entre 2010 et 2015, il étudie le design de produits à l’Académie des Beaux-Arts et du Design de Maastricht ainsi qu’à la Faculdade de Belas Artes Lisboa, tout en travaillant comme assistant de l’artiste et designer Valentin Loellmann. Depuis 2018, date à laquelle il fonde Studio Cober, il crée des pièces et des collections uniques en bois, fibre de verre et résine, minimalistes et intemporelles. Avec ses lignes architecturales, sa finesse sculpturale et ses formes organiques, Lukas Cober développe une identité singulière reconnue par les galeries du monde entier. N.M.
Il y a trois ans, elle travaillait comme chef décoratrice au Sundance Film Festival. Aujourd’hui, Polina Miliou se partage entre Athènes et Los Angeles. Ses pièces oscillent entre l’art et le design, à l’instar des assises Koutsobola et Irotile, fabriquées à partir de bois, de papier mâché et de mousse de polystyrène. Des oeuvres uniques que l’on retrouverait aisément dans un conte de fées contemporain ou une bande dessinée – elle a d’ailleurs baptisé l’un de ses tabourets Obélix. Sa première exposition solo a eu lieu l’an passé à la galerie Carwan, à Athènes. U.C.
Si l’abat-jour Kabuto Light de Lola Lely rappelle un trèfle à quatre feuilles, ce n’est pas un hasard, la transformation et le sous-texte étant deux thèmes récurrents de son travail. Il y a en effet chez la designeuse britannique un art de chevaucher le design et la scène artistique qui font que l’on retrouve ses créations dans des foires telles qu’Art Basel ou dans des galeries comme Hauser & Wirth, au Royaume-Uni, aussi bien qu’au sein de collaborations, par exemple avec l’artiste pop britannique Allen Jones. Sa Sculpture en bois et cuir évoque aussi Alexander Calder. U.C.
Autodidacte, c’est sous l’influence de la Méditerranée que ce designer marseillais de 32 ans fait naître de son imagination des pièces à la fois contemporaines et sculpturales. Donald Judd, Julio Le Parc ou encore Tom Wesselmann sont des figures qui l’inspirent, tout comme l’art cinétique et le mouvement Memphis. Son terrain de jeu : l’expérimentation de nouveaux matériaux comme l’acier, l’aluminium, le liège, le bois, la mousse expansée ou encore le plâtre. En rupture avec le design actuel, à travers ses pièces pop et colorées – mais pas que – Axel Chay recherche avant tout la rareté et une esthétique radicale qui confèrent à l’objet une présence artistique dans l’espace. N.M.
Né au Venezuela, puis formé à Barcelone et en France, cet architecte et designer est passé par des agences internationales telles que Sejima+Nishizawa SANAA et Jun’ya Ishigami, jusqu’à ce qu’en 2008 il s’établisse en créant ses propres collections de meubles, de céramiques et de luminaires. Son travail est influencé par ses racines latino-américaines mais aussi par la culture japonaise dans laquelle il a baigné durant sa formation. Sa collection de lampes Mush, en forme de champignon, est composée de morceaux de fibre de verre et de résine. L’aluminium et le bois de chêne et de cerisier font aussi partie de ses matériaux de prédilection, ainsi que la porcelaine, avec ses vases de la collection Family. Ces pièces s’appellent – pour rester dans le thème familial qui lui est cher – Papá, Mamá et Niño. M.S.
Guglielmo Giagnotti a fait ses premières armes chez Vincent Van Duysen. De son côté, Patrizio Gola compte à son actif des collaborations avec DWA Design Studio et Dimorestudio. En 2020, ils fondent à Milan studioutte, un nom qui évoque les termes « refuge » et « hutte » en allemand. Des références multiculturelles, un culte presque animiste de l’objet et des formes archétypales caractérisent leur champ lexical très personnel. Parmi leurs projets récents, on note des hôtels, des appartements privés et des meubles autoproduits, sobres et raffinés. Ils travaillent en ce moment sur de nouvelles créations design, mais aussi sur une villa dans les Alpes rhétiques, deux maisons à Milan et des projets de stylisme et de direction artistique. V.R.
Bina Baitel connaît bien le langage classique du design, des colonnes cannelées de la Grèce antique aux édifices des Omeyyades, au Proche-Orient, en passant par les créations de Pierre Paulin ou Philippe Starck. La Française d’origine suédoise utilise ce savoir-faire pour donner à ses propres idées une tournure qui révèle sa belle personnalité. La collection Helia (2022), que l’on trouve chez l’éditeur Glass Variations, comprend une lampe, des tables d’appoint et une console dans différentes combinaisons de couleurs. Elle tire son charme particulier de la lumière réfractée dans le verre. L’architecte, dont l’agence se trouve à Paris, a aussi conçu le pouf Sublime chez Glass Variations. U.C.
On ne veut pas seulement regarder les tissus, on veut aussi les toucher, s’allonger dessus, s’en envelopper. Zuzanna Wójcik le sait : sa passion est le toucher des textiles – et leur façon de faire appel à tous les sens, d’où sa collection Touch the Textile qui parle d’elle-même. Zuzanna Wójcik affectionne particulièrement les jacquards, ces tissus aux motifs et aux teintures complexes, qui remontent à l’invention du tisserand français Joseph-Marie Jacquard. Originaire de Varsovie, la jeune femme de 26 ans a également étudié à l’Académie des beaux-arts de Łódź (où elle s’est bien sûr spécialisée dans le tissage Jacquard) et à l’University of Textiles de Borås, en Suède. Notre pronostic : avec son sens exceptionnel de la matière, elle ira loin. U.C.
En 2022, Mac Collins a reçu le premier prix Ralph Saltzman du Design Museum de Londres. Ses bols en bois sont disponibles chez Vaarnii, sa chaise lounge Iklwa est produite par Benchmark. Il en existe aussi une version bleue, de la teinte du costume que portait son grand-père lorsqu’il a immigré au Royaume-Uni depuis la Jamaïque. En projet : la maison d’un ancien dirigeant colonial. V.P.
À tout juste 30 ans, Léa Mestres détonne dans le milieu du design avec ses lampes XXL en crépi aux teintes vives. À la frontière de la sculpture, celles-ci illuminaient le stand de la Galerie Scène Ouverte en décembre dernier à la foire Design Miami. Un joli coup de projecteur pour cette designeuse parisienne formée à Eindhoven, dont le parti pris est de se laisser complètement guider par son imagination, ses objets évoluant au gré du processus de fabrication. Puisant notamment son inspiration dans l’oeuvre de Niki de Saint Phalle ou de Salvador Dalí, Léa Mestres joue avec les formes et les échelles pour apporter une note de légèreté à ses objets surdimensionnés ; une caractéristique déjà observée avec sa série Bubble, une ligne d’assises à l’esprit ludique. M.H.
Il a été l’un des jeunes créateurs espagnols sélectionnés pour le Rising Talents Award à la dernière édition du salon Maison&Objet de Paris. Formé au design industriel au Pratt Institute, à Brooklyn, le Galicien Miguel Leiro est passé par les agences de Juan Uslé, Jaime Hayón et Moneo Brock Studio. Il collabore aussi avec le verrier Panoramah ! ou la Camp Design Gallery. M.S.
« Que se passera-t-il si je prends une sneaker et que j’en fais une étagère ? », s’est demandé Gustav Winsth. Une question dont il a fait son sujet de thèse au Beckmans College of Design, à Lidingö, près de Stockholm. Le résultat : un diplôme, l’obtention de bourses et de prix divers et, bien sûr, l’invention de Dio. L’étagère, qui pourrait tout autant être une sculpture ou un paravent, est conçue en aluminium et a des pieds rouges en granulés de caoutchouc recyclé coulés en une seule pièce. Gustave Winsth a également conçu le daybed Dag, en collaboration avec la designeuse Teresa Lundmark pour Gärsnäs. Sur une base en bois très linéaire, ses dix coussins bombés ressemblent, disons-le, à des boudins blancs extrêmement confortables. U.C.
Pour Martina Taranto, née en 1989, le design est un moyen de contact entre les humains et les autres formes de vie. « Mon langage de conception vise à générer des réactions comportementales et éthiques viscérales », confie-t-elle. La Sicilienne a étudié à l’Istituto d’Arte Applicata e Design de Turin, puis au Royal College of Art de Londres. Avec pour matériau de prédilection la nature, Martina Taranto crée des pièces holistiques et métamorphiques qui incorporent, invoquent, respectent cette nature. Ses recherches, commandées par des festivals et des galeries, comprennent des projets tels que Viral Nature, de petites colonnes archaïques en matière fertile qui incorporent des graines et génèrent des fleurs, Tran-Substantia, des fleurs en céramique fabriquées à partir d’objets recyclés de toutes sortes, ou encore Nuovomondo, des vases composés exclusivement de fibres et résines naturelles de figue de barbarie, désormais au catalogue de la marque JCP Universe. V.R.